communiqué de presse à l'AMCEN en Tanzanie, à l'ouverture du segment ministériel
Des membres de la société civile africaine appellent les Ministres de l’Environnement à exiger un accord sur les financements à Doha
Réunis à Arusha cette semaine dans le cadre de la session spéciale sur le changement climatique de la Conférence des Ministres Africains de l’Environnement (CMAE), des membres de la société civile africaine appelle les décideurs du continent à se prononcer sur l’avenir des financements pour le climat.
La priorité : abonder Fonds Vert ! Le Fonds Vert créé lors du sommet de Cancun fin 2010 est menacé de rester une coquille vide, faute d’engagements financiers en 2013. Fin 2012, les « financements précoces » prendront fin et aucune suite n’a été annoncée pour 2013 et au-delà. « Cela créera un fossé diplomatique et financier dangereux en particulier pour les PMA, les Etats-îles et leurs populations souffrant des impacts du changement climatique » s’inquiète Kobla Djelou d’AFHON Togo.
L’enjeu : mobiliser des ressources nouvelles et additionnelles. L’accord de Copenhague engage les pays développés à mobiliser 100 milliards US$ par an d’ici 2020. Mais face aux besoins financiers croissants, la société civile décrie les trop nombreux engagements manqués en matière d’aide au développement et de financement climatique. « Ces promesses brisées interrogent très sérieusement la capacité des pays développés à débourser concrètement les 100 milliards de dollars promis par an d’ici 2020. Nos gouvernements se méfient » martèle Severin Apedjagbo de JVE Togo.A plus d’un titre, les décisions à la COP18 à Doha sur les sources de financements et le calendrier jusqu’en 2020 vont très largement déterminer l’engagement de l’Afrique dans la suite des négociations climatiques.
La solution : les financements « innovants ». C’est dans ce contexte de crise des financements que la société civile africaine soutient la mobilisation de nouvelles ressources publiques, additionnelles, prévisibles et pérennes. De nombreux rapports internationaux[1] ont identifiés des mécanismes financiers innovants, qui bénéficient de plus en plus de soutien politique au nord. Par exemple : une taxe sur les transactions financières qui pourrait générer en Europe jusqu’à 30 milliards[2] d’euros chaque année et une taxe globale sur le transport maritime qui rapporterait 26 milliards de dollars par an d’ici 2020. « Le Mali a déjà montré l’exemple en adoptant une taxe sur les billets d’avion. C’est ce type de financements que nous souhaitons mobiliser à l’échelle internationale. Par leur nature innovante, ils peuvent habilement compléter les contributions budgétaires classiques en générant des ressources véritablement additionnelles et publiques. Seule manque une impulsion forte de nos Ministres et Chefs d’Etat pour que les recettes aillent abonder le Fonds Vert. » rappelle Maiga Mahmadou Farka d’Amade Pelcode Mali.
La CMAE peut et doit mettre l’accent sur ce dossier clé pour la lutte contre les changements climatiques. Elle peut appeler les pays développés à abonder le Fonds Vert dès la COP18 à Doha fin novembre. Elle peut aussi appuyer la création de mécanismes innovants équitables. « Pour répondre aux besoins de plus en plus pressants des communautés en Afrique, nous comptons sur nos Ministres pour qu’ils soutiennent la création de mécanismes financiers pour le Fonds Vert. A condition qu’ils n’affectent pas les économies les plus pauvres et vulnérables » explique Aissatou Diouf d’ENDA Energie Sénégal.
Contacts presse
Aissatou Diouf, ENDA Energie Sénégal : dioufastou@hotmail.com
Maiga Mahmadou Farka, Amade Pelcode Mali :mouhamadoumaiga@gmail.com
Kobla Djelou, AFHON Togo : kobla.afhon@gmail.com
Commentaires
Enregistrer un commentaire