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Rio + 20, Entre implication et participation, la jeunesse s’est mobilisé et s’engage pour son future


A la conférence mondiale des nations unies sur le développement durable appelée Rio + 20, nous étions dans la délégation des jeunes pour faire valoir le future que nous voulons.  Chronique d’une Conférence ayant suscitée autant de réaction que de participants. 

Du 13 au 15 juin s’est déroulée la troisième et dernière Session du Comité préparatoire de la Conférence. Sept “sous-commissions” ont été mises en place pour travailler sur le projet de document final à adopter lors de la Conférence des Nations Unies pour le développement durable qui allait s’ouvrir officiellement le 20 juin. Monsieur Sha Zukang, secrétaire général de la Conférence a déclaré solennellement que "le monde entier regardait ce que nous faisons ici" tout en demandant aux négociateurs de se concentrer sur la mise en place d’un cadre d’action concret et opérationnel.



Du 16 au 19 juin étaient programmées les consultations dites « informelles » appelées encore les « sandwiches days » conduites par le Brésil en tant que pays hôte. La séance plénière d’ouverture s’est déroulée le samedi 16 en milieu d’après-midi. Il s’agissait pour le Brésil de détailler le processus qu’il allait mettre en place pour faciliter les consultations sur le document final de la Conférence.

Le Brésil a diffusé en parallèle un peu avant 18 heures un nouveau texte suite à quoi, à la demande de plusieurs délégations, une plénière nocturne a été organisée. Il est difficile ici de synthétiser la diversité des réactions et l’effet du document diffusé. Pour faire court l’on peut dire que personne n’a été contenté. Le texte tout en invitant à la concertation et à la transparence fermait presque formellement la porte aux amendements. Je ne crois pas avoir croisé une seule personne satisfaite par le document chacun soulignant son manque d’ambition et sa déconnexion avec les travaux réalisés par l’ensemble des parties prenantes depuis plusieurs mois. Les quelques rares points concrets comme l’article 130 plaidant pour une diminution progressive des subventions aux énergies fossiles faisait l’objet de commentaires négatifs à la fois de ceux qui le considéraient comme trop contraignant et à la fois de ceux qui le trouvaient pas assez ambitieux car trop imprécis et sans calendrier précis.

Au sein de la société civile le document a été reçu unanimement comme une coquille vidée de sa substance et en total désaccord avec les objectifs affichés pour la Conférence. Les motivations du Brésil pour avoir commis un tel texte firent l’objet d’innombrables échanges des couloirs de Rio Centro aux allées et aux tentes, à l’autre bout de la ville, au Sommet des Peuples.



16 juin 2012 … « Our Common Vision » … Un document amputé du « futur que nous voulons »

Il convient ici de regarder en détail le document diffusé par le Brésil le samedi 16. Signe annonciateur ou simple erreur due à la précipitation à diffuser le document, le titre a été amputé de son titre original « Le futur que nous voulons ». « Our Common Vision » est un document d’une cinquantaine de pages et de 287 articles. De nombreuses prises de positions ont circulé avec le titre « Le futur que nous ne voulons pas ». Tout en proposant quelques pistes de travail intéressantes comme la mise en place d’objectifs de développement durable, destinés à prendre le relais des Objectifs du millénaire pour le développement qui arrivent à échéance en 2015, le texte reste très timide et pauvre sur de très nombreux points.

D’une manière générale, le document était encore plus édulcoré que la précédente version et un certain nombre de principes de base avaient même disparu ou avaient été fortement atténués… La notion de responsabilité partagée mais dissociée restait un point de désaccord et de fait la question de la justice sociale restait diluée dans une longue liste de bonnes intentions.

Il s’agissait certes d’un document de négociation et même si rien ne permettait d’affirmer la forme du texte final, la proximité de l’arrivée des Chefs d’Etats laissait à penser que le texte ne serait pas radicalement différent de la version définitive. La version en question était déroutante avec très peu d’éléments chiffrés sur les modalités de mise en œuvre que ce soit sur les questions de financement, de transfert technologique ou en termes de renforcement de capacités.

Une grande effervescence a suivi la diffusion du document par les brésiliens et un grand nombre de propositions concrètes ont remonté aux négociateurs qui eux même se sont mobilisés pour porter les messages qui étaient au cœur de leurs préoccupations que ce soit pour améliorer le texte ou, dans certain cas également, pour essayer de l’atténuer dès lors qu’ils étaient en désaccord avec ce qui était écrit.



Mardi 19 juin … approbation du texte final préparatoire

Contre toute attente, le texte final fut approuvé en plénière le soir du mardi 19 juin, à la veille de l’ouverture officielle de la Conférence mondiale des Nations Unies sur le Développement Durable, avec relativement peu de modifications. Le ministre brésilien des Affaires étrangères, à l’ouverture de la séance déclarera que ce document, bien que très certainement imparfait représentait un texte équilibré réalisable et acceptable à ce stade.

Le document final qui allait être présenté le lendemain aux ministres et chefs d'Etat et de gouvernement faisait 60 pages pour 283 articles. Les défauts et les faiblesses de la précédente version, étaient encore plus criants car les quelques points pouvant faire l’objet d’engagements précis avaient été édulcorés voire tout simplement supprimés.


Le mercredi 20 juin 2012, La Conférence mondiale des Nations Unies pour le développement durable s'est ouverte en fin de matinée. Les chefs d'Etat et de gouvernement, vice-présidents, ministres et chefs de délégation ont pris tour à tour la parole.

La Présidente du Brésil Dilma Rousseff était élue Présidente de la Conférence. Les Groupes majeurs invités à prendre la parole ont témoigné, chacun sur ses sujets d’intervention, de leur profonde préoccupation au regard du texte final, et ont manifesté une désapprobation formelle. Ce fut d’abord les mots du représentant des jeunes, des populations indigènes, des femmes, de la société civile etc. Les représentants des Etats ont ensuite pris la parole et chacun a réaffirmé son engagement en faveur des valeurs et des objectifs du développement durable.

Dans le discours qu’il a prononcé, le président du Niger a tenu parole en présentant les recommandations du forum sur les emplois verts.

Voici un extrait de son discours:

"Mesdames et Messieurs, la mise en œuvre et la promotion de l'économie verte devraient permettre de créer plus d’emplois, notamment en faveur des jeunes. Tel est le message que les jeunes francophones, réunis à Niamey en janvier 2012 dans le cadre du Forum International Francophone « Jeunesse et Emplois Verts », m’ont demandé de transmettre au présent sommet. 

Toutefois, il va sans dire que la transition vers une économie verte devra respecter les réalités socio-économiques et l'espace politique de chaque pays et reposer sur certains principes importants de la Déclaration de Rio, notamment le principe des responsabilités communes mais différenciées."



De nombreux observateurs feront dans les couloirs des commentaires peu flatteurs compte tenu des écarts criants entre l’ambition des déclarations et la pauvreté du document final. N’ayant plus de négociations à faire, les négociateurs se sont répartis en grand nombre dans les différents événements parallèles organisés à Rio Centro.



Le Jeudi 21, la Conférence s’est poursuivie avec la prise de parole de plus de 80 chefs d’Etats et s’est terminée le vendredi 22 juin en fin de journée. Le texte a été approuvé en son état.

Il appartient désormais à chacun de se projeter dans la mise en œuvre. Les optimistes verront en cette conférence un point de départ plus qu’une conclusion. Les autres parlent d’un échec comme le témoin de la fin d’un processus. Les communiqués ont été nombreux mais force est de constater que le bruit autour du résultat de la Conférence s’est fait rapidement moins fort. La page est tournée pour certains et le brouhaha des quotidiens politiques nationaux peut reprendre sa place.

Ainsi les trois jours de la conférence ont permis aux dirigeants du monde de se succéder sur le podium pour parler de leurs déterminations à sauver la planète. La déclaration finale adoptée a la fin des travaux demeure insatisfaisant pour l’Afrique ainsi que la majeure partie de la société civile. Nous venons encore de mettre plus de CO2 par nos déplacements en avion, nos déchets produits, et toutes les filières sollicitées à RIO+20 pour finir avec RIEN. Disait un participant a la fin de la conférence.      Merci a UNICEF Niger qui a permis notre participation


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